Questions / Réponses

De la création au lancement

Pouvez-vous nous raconter l’histoire du B17 étape par étape ? Combien étiez-vous au départ ?

B17 s’est créé suite à une demande de l’Atelier, un atelier mécanique associatif qui existe depuis 1982.

En 1985, l’atelier devient propriétaire des murs. L’espace du premier étage servait régulièrement pour les réunions des libertaires nantais, car l’Atelier prêtait facilement la salle.

L’atelier dans les années 80/90 brassait pas mal de militants et d’infos sur Nantes, notamment par le biais de l’affichage. Mais c’étaient les permanents de l’Atelier qui géraient les lieux, les utilisateurs·trices étaient « consommateurs·trices ».

Dans les années 95/96, le collectif Atelier a commencé à réfléchir pour s’ouvrir sur la ville par le biais d’échanges de savoirs, avec une commission débats ou une commission technologies alternatives par exemple. Mais ces initiatives restaient essentiellement dirigées vers les adhérent·es de l’Atelier. La commission « débats » a refait la grande salle (lambris).

En juin 2000, l’Atelier a eu l’idée de monter un projet avec les utilisateur·trices du lieu pour que cet espace soit géré par d’autres personnes que les adhérent·es de l’atelier. Dans ces utilisateurs·trices régulie·res de l’époque, on pouvait retrouver notamment l’Aranéa, Linux, Culture et Liberté, le CAE, le COSPAL, la CNT, le GASPROM, le SCALP, le COLIF, l’OCL …

Date de création et quelle structure juridique ?

La mise en place du projet se déroule de juin 2000 à octobre 2001. À l’AG de mars 2001 des adhérent·es de l’Atelier, a été accepté le principe de création d’un collectif de gestion du premier étage (avec à la clé, la remise en état du lieu).

Ainsi est mis en place un commodat (prêt à usage gratuit) entre l’Atelier et le collectif de gestion. L’atelier est propriétaire des lieux mais est un membre comme les autres du collectif de gestion. Aucun loyer n’est fixé entre les parties mais le remboursement des frais engagés par l’Atelier pour aménager les lieux est acté.

Les statuts et règlement intérieur du futur B17 sont mis en place en octobre 2001 avec entre autres la gestion du planning et des cotisations. Mais il faut attendre janvier 2002 pour que le nom de Bellamy 17 (pour 17 rue Paul-Bellamy) soit trouvé et adopté, remplaçant le très provisoire (et moche) « Collectif étage ».

De novembre à décembre 2002, les associations utilisatrices du lieu entérinent les statuts, le règlement intérieur et le commodat. Pour un problème d’assurance, la véritable naissance de B17 n’a lieu qu’en mars 2003 avec la déclaration en préfecture de l’association.

En avril-mai 2003, le compte-chèques B17 est ouvert.

Comment l’idée est-elle venue ? Quelle a été votre inspiration ? Quel est votre but à travers cette initiative ? Pourquoi c’est important comme initiative ?

Comme énoncé plus haut, l’idée a été à l’initiative de l’Atelier mécanique qui voulait que se crée une gestion collective de son étage, par les membres de divers autres collectifs qui fréquentait sporadiquement le lieu.

Quelle était votre idée de départ avec cette initiative ? Et maintenant, quelles activités sont organisées sur le lieu ?

L’activité principale du lieu est de fournir des salles de réunion et d’organisation des collectifs présents.

Il y a aussi une salle de projection/débat, une cuisine collective, une bibliothèque-ressources ainsi qu’un espace informatique (15 ordis) en libre accès.

Des cours de français et des aides administratives aux migrants sont également organisés.

Il y a des soirées de débat et/ou de soutien à divers groupes ou luttes…

Nous organisons aussi des journées de travaux collectifs pour l’amélioration et l’entretien du lieu.

Comment votre initiative s’inscrit-elle dans la lutte pour sortir du capitalisme ?

Au départ, les principes de B17 se sont formulés autour des objectifs suivants :

Le projet de B17 s’est reformulé au cours du temps selon ces trois principes :

Comment avez-vous obtenu le local ? Quelle surface ? Avez-vous un loyer à payer ?

Entre l’Atelier et Bellamy 17 est décidé un prêt à usage, ou commodat (cf articles 1875 à 1891 du Code civil).

Pour pouvoir accueillir B17, l’Atelier a procédé à des travaux et a demandé à B17 de rembourser cette somme petit à petit et selon ses possibilités. Ce qui se fait depuis, sans aucune pression, et à l’initiative de B17. Des travaux d’entretien et d’amélioration se sont depuis rajoutés à cette somme initiale où B17 participe à la moitié du montant de ces travaux.

Et votre mobilier et matériel, comment les avez-vous obtenus ?

Le matériel et le mobilier vient de récupération et de dons divers et variés.

Le parc informatique est géré et renouvelé par Linux Nantes (via des dons également).

Les bénéficiaires

Qui sont les bénéficiaires ? Que des personnes du quartier ? Quels profils ? (âge, statut, etc.)

Les « bénéficiaires » sont principalement des collectifs de luttes situés à Nantes ainsi que des individu·es proches ou issu·es de ces collectifs.

Il y a aussi des personnes qui participent et s’investissent dans des luttes sociales ou locales plus ponctuelles (retraites, gilet jaunes, mobilisation climat, NDDL). Ce sont donc des personnes de l’ensemble de l’agglo nantaise.

Il y a aussi des exilés qui fréquentent le lieu pour l’accès internet et du soutien administratif et scolaire.

Combien de bénéficiaires habituellement ? Est-ce que les bénéficiaires aident au maintien du lieu ? Comment ?

Il y a entre 10 et 15 collectifs actifs et une autre quinzaine de collectifs plus occasionnels. Il y a entre 350 et 400 réunions par an. Les collectifs participent financièrement par l’intermédiaire de ces réunions.

Un ménage mensuel tournant est (normalement) réalisé par les différents collectifs (les plus actifs …).

Des journées travaux sont organisées pour l’amélioration et l’entretien du lieu. Linux Nantes gère le maintien en service de l’aile informatique. Des soirées (de rentrée, de soutien, l’AG) sont coorganisés par les membres.

Aimeriez-vous toucher plus de monde ? Qui ?

Ce n’est pas une obsession… Nous privilégions la cohérence des personnes présentes avec le projet de B17.

Un processus d’acceptation de nouveaux arrivants est en place, permettant d’essayer de conserver cette cohérence. L’historique du lieu permet d’attirer beaucoup de monde.

Comment activer une com’ efficace pour qu’un max de personnes puissent en bénéficier ?

Pas de com’ activée. Le passé et l’opportunité de ce lieu fait son œuvre. La problématique est plus de garder des liens entre les groupes utilisateurs pour assurer la continuité et donc le bénéfice collectif.

Quels sont les retours sur les activités du lieu ? Ça marche, ça plaît, ça rend service ?

B17 est un des lieux pour s’organiser librement au niveau des luttes à Nantes. Sa souplesse de fonctionnement soutient notamment des collectifs de lutte, émergeant ou ponctuels. Les luttes locales passent souvent par B17, temporairement ou plus durablement. Le renouvellement est régulier, avec des nouveaux groupes et nouveaux projets tous les ans. Les retours de nouveaux arrivant·es sont souvent très positifs, et parmi les plus ancien·nes il y a souvent un fort attachement au lieu.

Il est également apprécié pour les collectifs de bénéficier d’un local sans frais conséquents et sans passer une partie de l’activité militante à financer un tel local. C’est aussi un lieu de rencontre de personnes qui autrement ne se croiseraient pas, même si nous aimerions que des dynamiques collectives et trans-groupes soient plus importantes.

L’auto-organisation

Qu’est-ce que l’autogestion et l’auto-organisation pour vous ?

L’autogestion est le principe de fonctionnement de base du lieu (second point du projet…).

Il se fait au quotidien et dans le cadre du collectif d’autogestion (CAG) mensuel qui regroupe des représentant·es des groupes les plus actifs dans le lieu. Petit à petit pour les utilisateur·ices, il s’agit aussi de savoir ce qui est accessible et de prendre certaines initiatives, tout en communiquant en permanence avec le CAG et les autres membres.

C’est également une transparence des décisions et des données, et une rotation de la responsabilité de “référent” (clef + téléphone).

Y a-t-il des salarié·es ?

Non

Qui sont les bénévoles ? profils (âge, statut, etc.) ? Y a-t-il un noyau dur de bénévoles ?

Pas de bénévoles en tant que tel·les, mais des militant·es issu·es principalement des groupes les plus présents (une quinzaine de personnes vraiment régulières). Profils variés au niveau des âges et des statuts.

À partir de combien de bénévoles selon vous peut-on ouvrir un lieu comme celui-ci ?

Quelques un·es de bien motivé·es…

Combien de temps cela prend de gérer un lieu comme celui-ci ? (Nombre d’heures/semaine/bénévole)

Engagement très varié des militant·es en fonction de leurs activités et de leur collectif.

Pour le lieu en lui-même, on peut tenter une fourchette entre 2h (participation au CAG) et 10h par mois (compta, orga travaux ou soirée, ménage, vaisselle…).

Le travail au quotidien est assuré par une personne référente qui gère les réservations de salles via un téléphone mobile…

Comment faites-vous si vous avez besoin de plus de bénévoles ?

On fait appel au réseau et à la liste de diffusion de B17.

Y a-t-il un (ou des) responsable·s ? Comment prenez-vous les décisions ?

Les décisions sont prises lors du collectif d’autogestion mensuel et lors des AG annuelles (orientations plus générales…).

Quelques décisions du quotidien peuvent être prises par les membres, notamment par le ou la référent·e du mois, dans une logique de confiance et de contrôle collectif a posteriori.

Y a-t-il des fonctions particulières occupées par chacun·e (direction, communication, administratif) ? Rotation des fonctions ?

Au quotidien, il y a une personne référente (qui tourne tous les mois) qui gère principalement la réservation des salles et les différents petits problèmes ou couacs de la vie collective, ainsi que les demandes de groupes occasionnels. Elle s’appuie sur la liste mail de B17 en cas de problèmes…

Il y a un trésorier pour la partie compta.

Des commissions se forment ponctuellement pour travailler sur différents aspects ou problèmes survenus dans le lieu.

Y a-t-il un planning fixé pour l’organisation ?

Oui, un tableau blanc dans la cuisine où les groupes s’inscrivent pour leur réu. Ils envoient en parallèle un SMS à la personne référente pour l’en informer… Nous avons 3 mois de planning en général.

Avez-vous un système (style boîte à idées) qui permet aux bénéficiaires de donner leur avis ?

Non, on discute collectivement des problèmes et des propositions, au CAG notamment.

La liste de diffusion de B17 permet de faire remonter les idées et avis sur tel ou telle situation.

Avez-vous eu à gérer des désaccords et/ou des conflits ? Si oui, comment avez-vous fonctionné pour les régler ?

Oui, évidemment… On essaye de gérer ça au sein du collectif d’autogestion mensuel.

À certaines occasions, on a créé des groupes de travail ou des soirées de discussion pour essayer de creuser les problèmes rencontrés. On décide rarement de demander à un groupe ne plus fréquenter les lieux.

Les activités

Comment fonctionnez-vous pour proposer des activités ? Abonnement ? À prix libre ? Avec un minimum ? Indiquez-vous un prix conseillé ? Comment le calculez-vous ? Est-ce qu’il y a des personnes qui ne paient pas du tout ?

C’est essentiellement la participation des collectifs à l’usage des salles qui finance B17.

Les tarifs sont consultables dans la grille tarifaire.

Certains groupes (notamment de soutien aux migrants) ne paient pas leur présence dans les lieux…

Si prix libre, suffit-il à compenser vos dépenses ? Avez-vous d’autres ressources (dons, subventions ou autre) ?

On organise une ou deux soirées pour tenter de dégager un peu d’argent (principalement pour les travaux…).

Pas de subventions… Pour le moment, ces entrées suffisent à couvrir les dépenses.

La difficulté se situe également parfois la rigueur organisationnelle et le suivi comptable, notamment pour les groupes occasionnels qui utilisent B17 sans avoir une vision très claire du mode de fonctionnement et des réalités économiques du lieu.

Qui propose les activités ? Les locaux ? Les gens sont-ils payés ? Compensation du déplacement ?

Les activités sont à l’initiative des gens présents dans le lieu.

Chaque organisation propose des activités régulières pour elle-même (où il peut y avoir des compensations pour des intervenant·es) et des activités collectives sont régulièrement organisées, soit en inter-orga, soit plus largement en passant par le CAG.

Le CAG en lui-même organise des événements spécifiques (AG, travaux, soirée de rentrée, …).

Sur quels critères choisissez-vous de programmer telle ou telle activité ? Avez-vous une charte de programmation ? Si oui quelle est-elle ?

Les limites des événements organisés sont celles de la charte collective. Le groupe s’autocontrôle et fait remonter l’information si un événement ne lui semble pas correspondre. Dans ce cas, un groupe se saisit de la question, le problème est posé au CAG en présence de membres du collectif organisateur. Il peut arriver aussi que soit organisé des événements ou débats, pour développer les sujets qui ont posé problèmes.

Quel est votre budget en moyenne par mois pour le lieu ? Quels sont vos frais (loyer, communication, achats courants, matos à remplacer, etc.) ?

On a un budget d’environ 4000 € par an.

Pas de loyer mais un remboursement sans pression d’autour de 10 000 €.

On a :

Êtes-vous en lien avec d’autres associations ? locales ? (ex : les bénéfices s’ils existent servent-ils d’autres associations) ?

Le fonctionnement même du lieu nous implante dans le réseau militant nantais. Les échanges existent avec d’autres tiers-lieux mais sont encore limités.

Contribuez-vous, selon vous, au tissage de liens entre les individu·es et les associations du quartier ? À la création d’autres initiatives ? Locales ?

Le lieu est régulièrement le point de démarrage de luttes, parfois créatrices de lieux ou d’organisations. De nouvelles structures prennent appui B17 et son réseau pour se créer chaque année. Le lien avec le quartier est plus distant, plutôt lié à des interactions ponctuelles.

B17 est peu inscrit sur le quartier en lui-même, mais plus sur l’agglo nantaise et l’espace des luttes sociales.

Aidez-vous d’autres initiatives ? Locales ?

La principale « aide » de B17 est l’accueil à plus ou moins de frais de ces initiatives. Par la suite, des échanges, participations et transmissions d’expériences et savoir faire/ savoir être se font de proche en proche et par la participation à la vie du lieu.

Comment faites-vous pour que des personnes non-militantes fréquentent régulièrement le lieu qui est en lui-même militant ?

Les soirées et certaines actions de certains membres peuvent élargir le spectre d’accueil, mais ce n’est pas forcément l’objectif.

La présence de l’Atelier au rez-de-chaussée participe un peu plus à la découverte du lieu par des non/moins militant·es. Le bouche-à-oreille reste l’outil principal de communication, donc souvent limité aux militant·es.

Et disons qu’on vise plutôt à accueillir des gens qui cherchent à faire des trucs collectifs en essayant d’être le plus explicite possible sur le projet du lieu, ses usages et pratiques.

Comment faites-vous pour que les personnes non-militantes puissent se sentir incluses dans les activités militantes ?

Cet aspect-là est surtout du fait des collectifs membres.

Par contre, une présentation de l’historique et du fonctionnement du lieu est effectuée pour chaque nouvelle demande d’accès au lieu, permettant de fixer le contexte.

Quel impact le confinement a-t-il eu sur les activités de B17 ? Sur les activités du quartier en général ?

Le lieu a été sous/non utilisé pendant le confinement. Les échanges numériques ont continué un petit peu. Le but du lieu étant l’accueil, il s’est adapté aux besoins des membres. Une seule activité s’est réalisée lors du confinement, celle des brigades de solidarité populaire qui se réunissent deux après-midi par semaine pour s’organiser.

Sursaut de la relocalisation actuelle par rapport aux enjeux de la résistance climatique

Quelles initiatives proposez-vous sur le lieu pour répondre aux enjeux climatiques ?

Dans une logique de limitation de nos dépenses énergétiques (autant financière que pour limiter la quantité nécessaire) et d’amélioration du confort d’hiver du lieu, des travaux de rénovation ont été lancés en 2019. En autogestion et auto-réhabilitation.

Un collectif d’architectes est passé à l’été 2019 pour nous lancer des pistes d’actions et trois journées ont été organisés. Les connaissances des membres sont mobilisées, un petit budget a été engagé et surtout de la bonne volonté.

Pour conclure

À partir de votre expérience, avez-vous des conseils (en fonction de vos réussites ou écueils à éviter) à donner pour que d’autres puissent ouvrir à leur tour un lieu autogéré ?

Le lieu bénéficie d’un historique important pour son attractivité, il n’hésite pas à soutenir de nouvelles actions mais a surtout su fixer des limites essayant d’être clair pour ce que peuvent ou ne peuvent pas être les activités dans le lieu.

Ces règles limitent la diversité (qui reste néanmoins très importante) mais conserve une cohérence qui permet un langage commun et réduit les risques d’activités opposés entre les groupes. Le lieu bénéficie aussi de la richesse et de l’énergie des groupes militants nantais avec une résurgence régulière des luttes et des projections politiques.

Si B17 peut être le terreau, il y a beaucoup de graines à faire germer par chez nous. Son fonctionnement par CAG régulier, sans prises de pouvoir institutionnelle et une grande transparence permet sans doute une intégration et une confiance construite sur plusieurs années, qui aide ensuite à la fluidité des décisions et des règlements de conflits. Avec la confiance, les désaccords sont des richesses.

L’engagement d’un groupe de manière régulière sur le temps long a souvent aidé le lieu également.

Enfin, les objectifs du lieu sont clairs, simples, et le lieu ne cherche pas forcément à se développer plus, conservant ainsi une stabilité forte.

Éventuellement avez-vous des outils à partager ?

Un téléphone, un cahier de réservation, un trousseau de clés, une boîte à matériel, une boîte aux lettres/cotises, un tableau blanc, une liste mail (et peut être un serveur spécifique, à confirmer). Ce sont des outils simples qui peuvent déjà être suffisants.

Le meilleur outil que nous avons reste le lieu, sa taille et la relation avec son propriétaire.

Selon vous, comment serait-il possible d’accélérer la création de ce genre d’initiatives ?

Question difficile. La création et maturation de réseaux de confiance. Les lancements de luttes contre des projets locaux peuvent créer des liens forts. Après, il s’agit souvent d’une coordination de facteurs et d’opportunités, comme pour B17.

De quoi rêvez-vous pour l’après-covid ?

Une continuité en interne, alimentée par une accélération des combats en externe, la lutte et de plus en plus les propositions hors systèmes restent l’énergie principale du lieu.

Que ce lieu continue à être un lieu de passage, d’accueil, de refuge, de brassage, d’apprentissage, de découverte, d’amitié, de débat, d’engueulades, de bon repas et de mise en application la plus large possible, dès maintenant, d’un monde différent.